jeudi 12 mars 2015

Goma : De l’art à une auto-prise en charge dans les Grands-lacs



Les jeunes Rwandais, Congolais et Burundais ont entamé depuis cette semaine des séances de formation en art au sein du foyer JIKO. Animées par des formateurs venus du Burundi et de la RDC, ces ateliers préparent ces apprenants à une auto prise en charge future.

 Par Bernadette Vivuya



« Je rêve d’être indépendante dans ma vie ; cet art que j’apprends aujourd’hui est une voie pour moi de concrétiser mes ambitions. », Sophie Ingabire jeune Rwandaise de 23 ans rencontrée entrain de polir sa petite tasse en argile.
Le soleil est doux, la cours envahie par des tables colorées en terre rouge et les jeunes tout autour, concentrés à façonner chacun une œuvre en argile.
Nous sommes au foyer JIKO où l’on apprend à cuisiner ensemble en frères.
 


« Je les trouve très appliqués et déterminés », se réjouit,  sourire aux lèvres, le formateur Burundais Gentil Nkurunziza.

Il est l’un des fruits de la première édition des initiatives de l’UJADEP dans le projet Jeunes volontaires pour la paix et la reconstruction des Grands-lacs de la CEPGL.
Pour lui, le travail, le partage et la solidarité restent ses principes dans sa vie d’artiste depuis maintenant 16 ans.


Comment procède-t-on pour avoir un vase ?


Gentil Nkurunziza explique la procédure : -L’argile récoltée dans la nature est séparée de ses impureté (les herbes, les cailloux,…) pour éviter à ce que les œuvres d’art se cassent au moment du séchage.
- On la pile dans des mortiers pour  obtenir de la poudre
- L’argile est ainsi mélangée avec de l’eau pour obtenir une pate molle.
- On forme des bandes en cylindre qui seront ensuite roulées en couronne et superposées les unes aux autres pour laisser
un creux au milieu.
- On obtient alors le vase mais celui-ci n’est pas encore fini.
-on lisse pour avoir des œuvres polies.

Le vase obtenu sera séché au soleil pendant deux semaines au minimum avant la cuisson.
La dernière étape qui est la cuisson consiste à rendre dur les œuvres.
On passe alors au jeu de peinture pour la beauté de l'art.


Chose curieuse, les matériels utilisés sont des ustensiles de cuisine.
« Plusieurs jeunes sont démunis et donc on ne peut pas leur demander d’utiliser le tour électrique pour  fabriquer un vase. On le fait manuellement pour que tout le monde se retrouve », poursuit-il.
 





Unis pour une même cause, lutter ensemble

Ces jeunes, géographiquement séparés par des frontières ont appris à lutter ensemble dans un esprit à vouloir gagner ensemble.
« Un pays en guerre, c’est un pays où on ne peut jamais parler du développement. Et donc, étant l’avenir de nos trois pays respectifs, je ne vois pas le sens de continuer à nous haïr. Nous devons au contraire nous unir pour bâtir cette paix et ce développement qui ne sont réalisables qu’avec  le concours de nous tous », Kakule Félicien, jeune Congolais.
Ils veulent ainsi batir ensemble. Autour du JIKO, ils préparent ensemble l’avenir des leurs pays. 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire