Les oeuvres d'art en sachets de l'ONG "Qui dit mieux" Photo accreditée par Bernadette Vivuya |
Par Bernadette Vivuya
A ses côtés, des hommes, des femmes et des jeunes.
Dans un placard de son atelier sont perceptibles les objets tels que : chapeaux, porte-clés, bijoux, sac à mains…
Difficile de croire que ces objets proviennent des sachets ramassés dans les poubelles et rues de Goma qu’elle recycle. « C’est une belle idée à encourager pour rendre la ville salubre», lance un visiteur.
En
effet, à Goma, les sachets jonchent les rues et cette situation n’inquiète
personne.
Médecin spécialiste en santé environnemental à Goma, Dr Sylvain Buhendwa rappelle que, les déchets plastiques sont auteurs
d’insalubrité. Ils retiennent l’eau sale qui, à son tour constitue le champ de
culture des microbes et de prolifération des moustiques, source du paludisme,
typhoïde et autres maladies. Du point de vue physique, le gaz dégagé par les
sachets brûlés est nuisibles à la santé ».
Conforme à la loi
Depuis
2003, Modilo recycle les sachets en plastiques. Elle a été formée par Grâce Dotou,
une Béninoise. « Au moment où j’ai appris
cet art, je me suis immédiatement rendue compte de ma responsabilité pour
assainir ma ville. Une ville touristique par excellence mais qui demande encore
l’éveil de la conscience de ses habitants pour sa propreté »,
raconte-t-elle.
En
effet, l’article 3 de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la
protection de l’environnement
stipule : "L’environnement
congolais fait partie du patrimoine commun de la nation sur lequel l’Etat
exerce sa souveraineté permanente. Sa gestion et sa protection sont d’intérêt
général. Elles sont soumises au respect du principe de développement durable.
L’Etat, la province et l’entité territoriale décentralisée ainsi que toute
personne physique ou morale publique ou privée ont le devoir de le protéger et
de participer à l’amélioration de sa qualité".
Et l’article 53 de la Constitution dispose: "Toute
personne a droit à un environnement sain et propice, à son épanouissement
intégral. Elle a le devoir de le défendre."
« Le feu brûle très haut si chacun y apporte son brin d’arbre », rappelle Modilo.
C’est cette réalité qui l’a poussé à créer en 2004,
l’association « Qui dit mieux ». Les premières bénéficières de
l’apprentissage sont des victimes des violences sexuelles et des filles-mères
rejetées par la société. Les 25 membres (23 femmes et deux
garçons) de l’association à ce jour ramassent les sachets plastiques, les
nettoient préalablement, les désinfectent
et les sèchent. Ils les coupent en lamelles afin de donner la forme de l’objet
d’art désiré.
Mamie Kahambu, une femme apprenante depuis deux
ans pour recycler les sachets. « Ce
recyclage des sachets m’est non seulement une occupation pour gagner ma petite
vie mais aussi un moyen de réduire la contamination de ma famille par les
microbes. Les cas de typhoïde, je n’en
connais plus »,
se réjouit-elle.
Lilyanne Modilo compte implanter son action dans toutes les provinces du pays. Elle veut une terre et un environnement assainis sans déchets plastiques.
Lilyanne Modilo compte implanter son action dans toutes les provinces du pays. Elle veut une terre et un environnement assainis sans déchets plastiques.