mardi 2 juin 2015

Des coups de tirs en ville de Goma

Des assaillants ont fait incursion dans la ville de Goma dans la nuit du 1er au 2 juin 2015.
Le bilan officiel fait état de trois personnes tuées, deux parmi les assaillants et un militaire de la garde présidentielle congolaise.

Les tirs à l'arme lourde et légère ont été entendus tard dans la nuit au niveau de l'aéroport internationale de Goma et au centre-ville.
Selon le gouverneur de la province du Nord-Kivu, il s'agit d'un groupe des malfaiteurs qui ont tenté attaquer l'aéroport tout en précisant que les enquête sont en cours pour déterminer la vraie identité des assaillants. Julien Paluku appelle cependant la population au calme.
Les activités sont restées paralysées toute la journée de ce mardi dans le centre commercial.

lundi 20 avril 2015

Goma Liliane Modilo, la femme qui transforme les sachets en plastique.


Les oeuvres d'art en sachets de l'ONG "Qui dit mieux"
Photo accreditée par Bernadette Vivuya
(RCN Justice &Démocratie - UCOFEM-JED) Grâce au recyclage des sachets en plastique, Lyliane Modilo, une femme de Goma au Nord Kivu  confectionne des objets d’arts, d’ornement et d’habillement. Ce travail demeure non seulement  une véritable solution à l’assainissement de l’environnement, mais aussi à  la survie des victimes des violences sexuelles et des filles-mères. Elle forme à présent sa relève.

Par Bernadette Vivuya
 

Rue Alanine  à Goma, crochet entre les doigts dans une parfaite souplesse avec des rubans en sachets, Liliane Modilo, la quarantaine révolue confectionne des objets d’arts ce matin de décembre 2014 à Goma dans son atelier situé au quartier Himbi, un des quartiers les plus peuplés de la ville.
A ses côtés, des hommes, des femmes et des jeunes.
Dans un placard de son atelier sont perceptibles les objets tels que : chapeaux, porte-clés, bijoux, sac à mains…

Difficile de croire que ces objets proviennent des sachets ramassés dans les poubelles et  rues de Goma qu’elle recycle. « C’est une belle idée à encourager pour rendre la ville salubre», lance un visiteur. 

En effet, à Goma, les sachets jonchent les rues et cette situation n’inquiète personne.
Médecin spécialiste en santé environnemental à Goma, Dr Sylvain Buhendwa rappelle que,  les déchets plastiques sont auteurs d’insalubrité. Ils retiennent l’eau sale qui, à son tour constitue le champ de culture des microbes et de prolifération des moustiques, source du paludisme, typhoïde et autres maladies. Du point de vue physique, le gaz dégagé par les sachets brûlés est nuisibles à la santé ».

Conforme à la loi

Depuis 2003, Modilo recycle les sachets en plastiques. Elle a été formée par Grâce Dotou, une Béninoise. « Au moment où j’ai appris cet art, je me suis immédiatement rendue compte de ma responsabilité pour assainir ma ville. Une ville touristique par excellence mais qui demande encore l’éveil de la conscience de ses habitants pour sa propreté », raconte-t-elle.

En effet, l’article 3 de la loi portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement   stipule : "L’environnement congolais fait partie du patrimoine commun de la nation sur lequel l’Etat exerce sa souveraineté permanente. Sa gestion et sa protection sont d’intérêt général. Elles sont soumises au respect du principe de développement durable. L’Etat, la province et l’entité territoriale décentralisée ainsi que toute personne physique ou morale publique ou privée ont le devoir de le protéger et de participer à l’amélioration de sa qualité".
Et l’article 53 de la Constitution  dispose: "Toute personne a droit à un environnement sain et propice, à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendre."  

« Le feu brûle très haut si chacun y apporte son brin d’arbre », rappelle Modilo. 
C’est cette réalité qui l’a poussé à créer en 2004, l’association « Qui dit mieux ». Les premières bénéficières de l’apprentissage sont des victimes des violences sexuelles et des filles-mères rejetées par  la société. Les 25 membres (23 femmes et deux garçons) de l’association à ce jour ramassent les sachets plastiques, les nettoient préalablement, les désinfectent  et les sèchent. Ils les coupent en lamelles afin de donner la forme de l’objet d’art désiré.
Mamie Kahambu, une femme apprenante depuis deux ans pour recycler les sachets. « Ce recyclage des sachets m’est non seulement une occupation pour gagner ma petite vie mais aussi un moyen de réduire la contamination de ma famille par les microbes. Les cas de typhoïde,  je n’en connais plus »,

se réjouit-elle.
Lilyanne Modilo compte implanter son action dans toutes les provinces du pays. Elle veut une terre et un environnement assainis sans déchets plastiques.


                                                                                                                                        


mercredi 18 mars 2015

Jiko-Virunga : Voyage à travers la faune et la flore



 Les jeunes Jiko ont visité le parc national de Virunga, site de Rumangabo dans le territoire de Rutshuru ce dimanche 15 Mars 2015.
Organisée conjointement par l’UJADEP Erica et son partenaire WWF, cette sortie pédagogique est une occasion pour les jeunes festivaliers d’apprendre l’importance de l’écologie afin de s’engager pour sa protection.

 Par Bernadette Vivuya

 Il est 8h quand les festivaliers quittent l’enclos du Jiko pour se rendre dans le Rutshuru au site de Rumangabo, 45 km au Nord de la ville de Goma.
Tous avaient un sourire aux lèvres mais on ne pouvait pas ne pas lire cette impatience sur la figure de chacun d’entre eux.
Rwandais, Burundais et Congolais, c’est tout le monde qui veut découvrir les merveilles du Virunga.
L’équipe composée de 38 personnes dont 24 festivaliers et 14 membres de la coordination a présenté ses civilités à l’autorité provinciale avant d’entamer le voyage.
A l’hôtel du gouvernement, ils ont été reçus par M. Anselme Kitakya, ministre provincial en charge de culture, art et environnement qui a encouragé l’initiative et a montré la détermination du gouvernement provincial à accompagner ces jeunes engagés pour la cohabitation pacifique entre Rwandais, Burundais et Congolais.

C’est parti avec Rumangabo !

« Mon ami Félicien du Congo me parlait de l’immense superficie du Parc National de Virunga, je demeurais incrédule. Je n’arrivais pas à croire que le parc national de Virunga était plus grand que le Musée vivant du Burundi, 80 000 km carré ; waouh !»,
émerveillée la Burundaise Grace Shimirimana devant un bébé  gorille accroché sur un arbre à coté .

Ces deux bébés gorilles sont orphelins depuis les récentes guerres qui ont secoué la province du Nord-Kivu, a signalé Gédéon Bakereti chargé de l’éducation et environnement à WWF.


Créé en 1925, le parc national de Virunga est le premier et le plus ancien de l’Afrique. Il regorge une faune très diversifiée avec gorilles de montagne, singes, okapi,…
Malheureusement, il est menacé par plusieurs calamités dont les guerres à répétition et le déboisement.
Face à la ménace de disparition de la faune et de la flore des Virunga observée, cette jeunesse s'est engagée dans la protection de l’environnement, engagement qu'elle a symbolisé à travers un tableau fait en triplex et du sable portant dans son coin gauche le logo de la CEPGL, au milieu celui du Parc National de Virunga et l’UJADEP à droite.
« Nous, jeunes de la CEPGL, disons non à toutes les activités illégales qui menacent les écosystèmes des pays des grands-lacs et du parc national de Virunga.
Engagement : Protégeons l’environnement et soutenons l’alliance Virunga pour le projet de développement et d’écotourisme au Nord-Kivu » ;
c’est le message qu’on pouvait lire sur celui-ci.







 

Les aiguilles marquent 15h, on doit rentrer...

« Je comprends le sens de cet engagement que je viens de prendre aujourd’hui parce que bien qu’ils soient des animaux, des plantes, ils sont des êtres vivants tout comme nous ; et l'avenir de toute l’humanité en dépend »,  laisse échapper Adolphe Aidini Balume, jeune Congolais au chemin de retour.