mercredi 18 mars 2015

Jiko-Virunga : Voyage à travers la faune et la flore



 Les jeunes Jiko ont visité le parc national de Virunga, site de Rumangabo dans le territoire de Rutshuru ce dimanche 15 Mars 2015.
Organisée conjointement par l’UJADEP Erica et son partenaire WWF, cette sortie pédagogique est une occasion pour les jeunes festivaliers d’apprendre l’importance de l’écologie afin de s’engager pour sa protection.

 Par Bernadette Vivuya

 Il est 8h quand les festivaliers quittent l’enclos du Jiko pour se rendre dans le Rutshuru au site de Rumangabo, 45 km au Nord de la ville de Goma.
Tous avaient un sourire aux lèvres mais on ne pouvait pas ne pas lire cette impatience sur la figure de chacun d’entre eux.
Rwandais, Burundais et Congolais, c’est tout le monde qui veut découvrir les merveilles du Virunga.
L’équipe composée de 38 personnes dont 24 festivaliers et 14 membres de la coordination a présenté ses civilités à l’autorité provinciale avant d’entamer le voyage.
A l’hôtel du gouvernement, ils ont été reçus par M. Anselme Kitakya, ministre provincial en charge de culture, art et environnement qui a encouragé l’initiative et a montré la détermination du gouvernement provincial à accompagner ces jeunes engagés pour la cohabitation pacifique entre Rwandais, Burundais et Congolais.

C’est parti avec Rumangabo !

« Mon ami Félicien du Congo me parlait de l’immense superficie du Parc National de Virunga, je demeurais incrédule. Je n’arrivais pas à croire que le parc national de Virunga était plus grand que le Musée vivant du Burundi, 80 000 km carré ; waouh !»,
émerveillée la Burundaise Grace Shimirimana devant un bébé  gorille accroché sur un arbre à coté .

Ces deux bébés gorilles sont orphelins depuis les récentes guerres qui ont secoué la province du Nord-Kivu, a signalé Gédéon Bakereti chargé de l’éducation et environnement à WWF.


Créé en 1925, le parc national de Virunga est le premier et le plus ancien de l’Afrique. Il regorge une faune très diversifiée avec gorilles de montagne, singes, okapi,…
Malheureusement, il est menacé par plusieurs calamités dont les guerres à répétition et le déboisement.
Face à la ménace de disparition de la faune et de la flore des Virunga observée, cette jeunesse s'est engagée dans la protection de l’environnement, engagement qu'elle a symbolisé à travers un tableau fait en triplex et du sable portant dans son coin gauche le logo de la CEPGL, au milieu celui du Parc National de Virunga et l’UJADEP à droite.
« Nous, jeunes de la CEPGL, disons non à toutes les activités illégales qui menacent les écosystèmes des pays des grands-lacs et du parc national de Virunga.
Engagement : Protégeons l’environnement et soutenons l’alliance Virunga pour le projet de développement et d’écotourisme au Nord-Kivu » ;
c’est le message qu’on pouvait lire sur celui-ci.







 

Les aiguilles marquent 15h, on doit rentrer...

« Je comprends le sens de cet engagement que je viens de prendre aujourd’hui parce que bien qu’ils soient des animaux, des plantes, ils sont des êtres vivants tout comme nous ; et l'avenir de toute l’humanité en dépend »,  laisse échapper Adolphe Aidini Balume, jeune Congolais au chemin de retour.
                                                                                                
                                                                           

jeudi 12 mars 2015

Goma : De l’art à une auto-prise en charge dans les Grands-lacs



Les jeunes Rwandais, Congolais et Burundais ont entamé depuis cette semaine des séances de formation en art au sein du foyer JIKO. Animées par des formateurs venus du Burundi et de la RDC, ces ateliers préparent ces apprenants à une auto prise en charge future.

 Par Bernadette Vivuya



« Je rêve d’être indépendante dans ma vie ; cet art que j’apprends aujourd’hui est une voie pour moi de concrétiser mes ambitions. », Sophie Ingabire jeune Rwandaise de 23 ans rencontrée entrain de polir sa petite tasse en argile.
Le soleil est doux, la cours envahie par des tables colorées en terre rouge et les jeunes tout autour, concentrés à façonner chacun une œuvre en argile.
Nous sommes au foyer JIKO où l’on apprend à cuisiner ensemble en frères.
 


« Je les trouve très appliqués et déterminés », se réjouit,  sourire aux lèvres, le formateur Burundais Gentil Nkurunziza.

Il est l’un des fruits de la première édition des initiatives de l’UJADEP dans le projet Jeunes volontaires pour la paix et la reconstruction des Grands-lacs de la CEPGL.
Pour lui, le travail, le partage et la solidarité restent ses principes dans sa vie d’artiste depuis maintenant 16 ans.


Comment procède-t-on pour avoir un vase ?


Gentil Nkurunziza explique la procédure : -L’argile récoltée dans la nature est séparée de ses impureté (les herbes, les cailloux,…) pour éviter à ce que les œuvres d’art se cassent au moment du séchage.
- On la pile dans des mortiers pour  obtenir de la poudre
- L’argile est ainsi mélangée avec de l’eau pour obtenir une pate molle.
- On forme des bandes en cylindre qui seront ensuite roulées en couronne et superposées les unes aux autres pour laisser
un creux au milieu.
- On obtient alors le vase mais celui-ci n’est pas encore fini.
-on lisse pour avoir des œuvres polies.

Le vase obtenu sera séché au soleil pendant deux semaines au minimum avant la cuisson.
La dernière étape qui est la cuisson consiste à rendre dur les œuvres.
On passe alors au jeu de peinture pour la beauté de l'art.


Chose curieuse, les matériels utilisés sont des ustensiles de cuisine.
« Plusieurs jeunes sont démunis et donc on ne peut pas leur demander d’utiliser le tour électrique pour  fabriquer un vase. On le fait manuellement pour que tout le monde se retrouve », poursuit-il.
 





Unis pour une même cause, lutter ensemble

Ces jeunes, géographiquement séparés par des frontières ont appris à lutter ensemble dans un esprit à vouloir gagner ensemble.
« Un pays en guerre, c’est un pays où on ne peut jamais parler du développement. Et donc, étant l’avenir de nos trois pays respectifs, je ne vois pas le sens de continuer à nous haïr. Nous devons au contraire nous unir pour bâtir cette paix et ce développement qui ne sont réalisables qu’avec  le concours de nous tous », Kakule Félicien, jeune Congolais.
Ils veulent ainsi batir ensemble. Autour du JIKO, ils préparent ensemble l’avenir des leurs pays. 






samedi 7 mars 2015

Goma : Ensemble, les pays des Grands-lacs engagés à bâtir la paix à travers l’art.


24 jeunes venus du Rwanda, du Burundi et de la RDC sont à Goma dans un salon artistique et créatif pour la reconstruction  des Grans-lacs. JIKO, ce chantier pour la paix va s’étendre sur une durée de 21 jours dont le coup d’envoi vient d’être donné ce vendredi 6 Mars 2015 dans la capitale de la Province du Nord-Kivu.
Par Bernadette Vivuya




« La première édition, Vijana kokoriko, c’était une façon de réveiller la jeunesse et comme celle-ci est déjà éveillée, il est temps de passer aux actions. L’idée JIKO m’est venue en tête pour symboliser ces efforts que nous devons conjuguer ensemble pour un avenir meilleur pour notre région.» Thierry Vawere, coordonnateur de l’UJADEP et initiateur du projet.



Danses folkloriques, exposition des œuvres d’art, discours et chants,… C’est sous un rythme de multiculturalité que s’ouvre à Goma le chantier JIKO, un projet de l’Union des jeunes artistes peintres et dessinateurs UJADEP en collaboration avec la Communauté Economique des Pays des Grands-lacs.  JIKO vise à amener les bénéficières à une auto prise en charge à partir des activités génératrices de  revenue.
On rêve ainsi reconstruire la région des grands-lacs en rapprochant et en reformant la jeunesse.


Parmi les découvertes, des engagements

« C’est ma première fois d’arriver en RDC, je me sens en famille entre congolais et Burundais. Ce projet est un bon remède pour nos trois pays longtemps déchirés par la guerre. Je pense que la reconstruction des Grands-lacs ne dépendra que de toi, de moi », Tumukiza Innocent, jeune venu du Rwanda.
« Je suis de la RDC. Quand je me retrouve entre mes amis Rwandais et Burundais, je me sens qu’on est tous les mêmes. Turi bamwe, comme on le dit en kinyarwanda », Patience Bwakya.
«  C’est l’amour entre nous qui déterminera la paix dans notre région. Et donc, si nous nous retrouvons ensemble dans ce chantier, c’est une occasion pour nous de renforcer ces liens qui nous unis, ces liens qui nous donnent encore cette envie de lire en l’autre, mon frère, ma sœur ». Lui, c’est Nobel Nitunga.


 

L’accent est porté sur la jeunesse dans ce projet « Jeunes volontaires pour la reconstruction des Grands-lacs » car celle-ci constitue les potentiels de développement et de changement pour toute une destinée da la région. D’autres l’appellent ainsi « l’avenir d’un pays ».
Malheureusement, selon plusieurs intervenants,  cette couche est la plus manipulée par  des groupes armés pour tuer et violer.
Et pourtant, c’est à travers elle qu’on arrivera à changer cette routine pour en fin restaurer la paix et le développement durable.






 
« Le Rwanda, la RDC et le Burundi comme le JiKO sont condamnés à vivre l’un avec l’autre. Ils soutiennent ainsi la marmite qui est les Grands-lacs. Nous existons pour un même dessein que nous devons accomplir ensemble.
Notre seul moyen d’y arriver c’est notre jeunesse; nous devons lui apprendre à être autonome pour espérer à un avenir plus radieux.»
a lancé, satisfait, le secrétaire de la CEPGL.
Le coup d’envoi a été donné, les activités se poursuivent jusqu’au 26 Mars 2015.